Chez Dame Chlodyne

Blog d'une passionnée d'enluminure médiévale et de calligraphie latine.

4/03/2010

Entre artisanat et industrie ...

Les Espaces Périurbains des villes médiévales

Je n'ai pas résisté il y a quelques temps déjà, à m'acheter deux livres sur l'Archéologie médiévale en France. Dans le second moyen âge, on y parle d'espace périurbains où ont lieu des activités polluantes et dansgereuses (métallurgie, tannages, le foulage, la poterie ...). On y trouve aussi des maladeries et des hôpitaux ainsi que des exploitations agricoles spécifiques. On localise ainsi des activités artisanales qui selon le portrait qu'en dressent les archéologues, ressemblent à une industrie.

On peut alors se demander la place qu'avaient ceux qui fabriquaient leurs couleurs par alchimie.
Ainsi le vermillon, que Cennino Cennini recommande d'acheter chez les apothicaires dégage un gaz toxique rouge quand la couleur est faite. En quelle quantité les peintres, enlumineurs, apothicaires faisaient-ils le vermillon et autres couleurs dangereuses ? Restaient-ils en ville pour le faire ou avaient-ils accès à un autre lieu, un mini-atelier en zone périphérique de la ville (allaien-ils chez les moines ?) ? Qui avaient la charge de réaliser ces couleurs alchimiques, les maîtres des officines, les apprentis à qui l'on apprennait le travail de la couleur ?

Outre le vermillon fait par alchimie et toxique, Cennino range d'autres pigments dans cette catégorie :
  • le minium (rouge),
  • l'orpiment (jaune),
  • le réalgar (orange),
  • l'àrzica (jaune) [citée par notre auteur comme une couleur faite par alchimie mais a été identifé par Thompson à la gaude que je vois mal comment une laque peut être la résultante d'une opération alchimique],
  • le vert-de-gris,
  • le blanc de plomb.
Celà fait sept couleurs obtenues par alchimie. Je pense que ces teintes devaient pour certaines, être faites en dehors de la ville pour des raisons de toxicités évidentes.