Chez Dame Chlodyne

Blog d'une passionnée d'enluminure médiévale et de calligraphie latine.

3/12/2011

Changement d'adresse Internet du blog

J'essaie de réunir mon passé de blogueuse en un et de continuer ce blog de recherches sur les enlumineurs.
J'ai donc migré sur le blog de mon association arhpee, http://arhpee.typepad.com/enluminure/

alors, fidèles lecteurs venez me rejoindre et poursuivre nos discussions sur typepad. Je promets d'être plus rapide pour vous répondre.

Un article sur l'orpiment vous attends déjà et une coupure de presse pour une intervention dans une médiathèque y est collecté.

je vous attends.

médiévalement

Dame Chlodyne

11/10/2010

Scriptionale (suite)

Sources en plus venant du forum le Grand sud médiéval






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10/26/2010

Medieval Design

Je ne résiste pas à vos montrer ce que pourraient être de futures commandes chez Medieval Design :





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Le Scriptionale de Viollet le Duc


Voici le dessin copié d'après le mobilier recensé par Viollet le Duc et la réalisation de l'association Rommelpot.

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10/25/2010

Un ouvrage de 1877 dont l'auteur est Gustave Fagniez

Etudes sur l'Industrie e la classe industrielle à Paris au XIIIème et au XIVème siècle

Il y a quelques mois, j'ai acheté cet ouvrage. Une mine de renseignements sur les corporations médiévales. Aujourd'hui je voulais porter l'attention sur quelques extraits des rôles de la taille car il y a un recensement des artisans inscrits dans les rôles de 1292 et de 1300.

Par ordre alphabétique je note :

Argent (batteurs d'), ouvriers qui réduisaient l'argent en plaques.
Azur (qui font), fabricants de bleu azur. 1292

Balanciers, fabricants de balances. 1292
Brésil (qui battent le).

Coffrières, coffriers, coffretiers. 1292

Encrières, encriers, fabricants d'encre. 1292
Enlumineurs. 1292
Escriners, faiseurs d'écrins, de boîtes.1292
Escueles d'étain (batteurs d').
Escueles d'étain (fabricants d')
Escueliers, fabricants d'écuelles, d'auges, d'outils en bois. 1292
Espicières, espiciers. 1292
Etain (bateresses d').

Fermaillers, fabrcants d'anneaux, de fermaux, de fermoirs de livres (voir le statut des fremaillers de laiton dans le Livre des métiers). 1292
Fueil (qui font le)

Lieurs, relieurs de livres.1292

Peintres. 1292
Pigneresses, ouvrières qui peignaient les matières textiles. 1292
Pigneresses de laine.
Pigneresses de soie.
Potières.
Potières d'étain.
Potiers de terre.

Teinturières, teinturiers (1292), teinturiers de robes (1292), teinturiers de soie.

Veluet (qui fait le), ouvrier en velours. 1292

Grâce à ce vieux livre, j'ai trouvé sur Internet une publication du Rôle de la taille de 1313 [téléchargement ici].
Ainsi je relève :

les paintres, paintresses
l'escuillier d'estain
l'espicier, l'espicière
le battéeur d'escuelles
la brunisseresse, le brunisseur d'or
la tainturière
la potière d'estain, le potier d'estain (estein), feseur de poz d'estain
la balancière, le balancier
le liéeur
le potier de terre
le tainurier, le tainturier de soie, maistre tainturier, vallet tainturier, tainturier d'escarlate
le potier de cuivre
le potier, vallet potier
le feiseur d'escuelles de piaustre

l'erbier
le libraire
l'escrivain

Dans la tierce queste saint Séverin
la rue du foein : thomasse l'enlumineresse, tavernière
la rue aux escrivain devers saint-séverin : jehan de macy, tavernier et parcheminier
l'autre renc. : Robert le fanier, tavernier et parcheminier
en la grant rue devers Garlande : Jehan de sevre, lieur de livres et tavernier
La seconde queste sainte Geneviève la Grant
La croiz hemon, du bout de la rue de la Bièvre jusques à Saint-Nicolas de chardonnay : Aaliz, l'encrière

Egalement en ligne, le rôle de la taille de 1292 publiés par Hector Géraud en 1837 [téléchargement ici].

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7/01/2010

Deux petites marmittes

Réalisées par Parchemin et par Pot



Ces marmittes ont été faites pour contenir des extraits tinctoriaux mêlés à de l'alun.
Nous avons donc décidés, les membres de l'arhpee et moi-même d'opter pour une panse ovoïde, un bec verseur et un couvercle.

Je viens de découvrir via le forum des guerriers du Moye Age, la référence d'une céramique anglaise datée du milieu du XVème siècle qui s'apparente à ce que nous avions fait faire.
(Logiquement il vaut mieux partir du modèle existant !!!!!).

6/30/2010

Une nouvelle page web sur les couleurs

Le De Arte Illuminandi


Voici une page supplémentaire que j'ai publiée sur le site de l'association ARHPEE. Elle est consacrée >>aux pigments décrits dans le manuscrit médiéval napolitain.

6/29/2010

Des besicles médiévales


Sébastien Brant, La Nef des Fous, 1497

5/14/2010

Stage d'enluminure cet été à Lyon

Stage d'été

J'encadre avec mon association l'arhpee, un stage d'enluminure et de calligraphie. Ce sera les samedi 3 juillet et dimanche 4 juillet 2010 au Château Sans Souci, 36 avenue Lacassagne 69003 Lyon. Il reste encore quelques places.

Pour en savoir plus consultez le programme.

Inscriptions au 06 77 16 88 66

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4/03/2010

Entre artisanat et industrie ...

Les Espaces Périurbains des villes médiévales

Je n'ai pas résisté il y a quelques temps déjà, à m'acheter deux livres sur l'Archéologie médiévale en France. Dans le second moyen âge, on y parle d'espace périurbains où ont lieu des activités polluantes et dansgereuses (métallurgie, tannages, le foulage, la poterie ...). On y trouve aussi des maladeries et des hôpitaux ainsi que des exploitations agricoles spécifiques. On localise ainsi des activités artisanales qui selon le portrait qu'en dressent les archéologues, ressemblent à une industrie.

On peut alors se demander la place qu'avaient ceux qui fabriquaient leurs couleurs par alchimie.
Ainsi le vermillon, que Cennino Cennini recommande d'acheter chez les apothicaires dégage un gaz toxique rouge quand la couleur est faite. En quelle quantité les peintres, enlumineurs, apothicaires faisaient-ils le vermillon et autres couleurs dangereuses ? Restaient-ils en ville pour le faire ou avaient-ils accès à un autre lieu, un mini-atelier en zone périphérique de la ville (allaien-ils chez les moines ?) ? Qui avaient la charge de réaliser ces couleurs alchimiques, les maîtres des officines, les apprentis à qui l'on apprennait le travail de la couleur ?

Outre le vermillon fait par alchimie et toxique, Cennino range d'autres pigments dans cette catégorie :
  • le minium (rouge),
  • l'orpiment (jaune),
  • le réalgar (orange),
  • l'àrzica (jaune) [citée par notre auteur comme une couleur faite par alchimie mais a été identifé par Thompson à la gaude que je vois mal comment une laque peut être la résultante d'une opération alchimique],
  • le vert-de-gris,
  • le blanc de plomb.
Celà fait sept couleurs obtenues par alchimie. Je pense que ces teintes devaient pour certaines, être faites en dehors de la ville pour des raisons de toxicités évidentes.

3/24/2010

Dame Chlodyne au pied d'une cascade dans l'ain




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3/18/2010

Objets de la Reconstitution Historique

Pour compléter le précédent article publié hier, j'aimerais partager avec vous une réflexion sur la prise de vue de personnages de reconstitution historique et la composition de l'image à travers quelques objets d'évocation médiévale.

Sur les clichés pris à l'Ile Barbe par une belle journée ensoleillée, la dame chlodyne en question fait semblant d'écrire ou bien encore a le regard pensif tandis qu'elle tient un livre à la main. Ceci afin d'évoquer l'écriture ou la lecture. Tout tourne autour du livre. Pour cela, cinq objets composent les images : le galimard et l'encrier portatif, la plume d'oie, la page enluminée, le livre relié à l'aumonière.

Tout est diposé à même le sol. Je pense qu'il faut un tissu ; je viens d'en acheté un vert chartreux en simili peau de chamois. J'en voulais un clair pour faire ressortir les objets, notamment mon encrier noir. En revanche, je ne voulais pas un tissu blanc qui fait trop nappe, mais une couleur qui pouvait symboliser une couleur de sol que l'on voit sur les enluminures.

Pour ce qui est des objets qui peuvent composer une image, je pense ensuite au coffret, plus ou moins grand ou bien plus ou moins long. Viennent après deux outils broyage de couleurs : les mortiers (un grand en laiton, un petit en porphyre et un en bois) et la plaque de granit avec sa molette. Les motiers pouvaient être utilisés dans la nature aussi, si les plantes étaient sauvages ou bien cultivées dans un champ éloigné de l'officine. C'est en tout cas mon intime conviction. Peut-être avait-on aussi besoin de la pierre à broyer (petra, lapide, porphyre, marmore dans les textes) pour préparer quelques couleurs et les enfermer dans des vessies de porc.
Notons ces quelques mots du chapitre 1 des Arts des Romains d'Herclius où il est dit que des fleurs sont ramassées dans les champs et broyées de retour au logis.
Celui qui souhaite convertir des fleurs dans les diverses couleurs doit errer dans les champs (segetes) tôt le matin il y "trouvera" (ortuque) diverses fleurs fraîches (recentes). Qu'il se hâte de les cueillir et quand il est en la "maison" (domus) qu'il prenne garde de ne pas les mélanger, mais le laisser faire ce que cet art exige à savoir moudre ces fleurs sur une pierre lisse et moudre le gypse brute ce qui permet de sécher et de conserver ainsi la couleur [...].

Ces segetes, comment pouvons-nous nous les représenter ? Des champs de maïs simplement bordés de bleuets et de coquelicots comme ceux utiles au scribe et à l'enlumineur. Ou bien fau-il voir des champs cultivés de plantes tinctoriales ? Je penche pour cette solution car pour fournir un atelier ou un scriptorium en couleurs végétales, la quantité de matière doit être assez considérable. Quant au domus, pour qu'il soit ainsi souligné, c'est que le champ devait être assez éloigné de l'atelier. Et selon cet éloignement, la nécessité de broyer les plantes fraîches pouvaient plus ou moins se faire sentir. Autre précision, les mêmes plantes sont cueillies ensemble et il faut faire attention de ne pas mélanger les espèces entre elles. Celà peut aussi souligner le fait que le nombre de fleurs est important. Enfin et pour terminer l'hypothèse que des plantes pouvaient être travaillées sur le lieu de la récolte, on utilise une pierre à broyer et non pas un mortier, pour extraire le jus. Ce jus est tout de suite imbibé par de la gypse ce qui permet une conservation immédiate ! Et donc parfaite pour le transport !! C'est beaucoup plus pratique de transporter des couleurs en coquillage ou dans des petits sacs que de transporter des centaines de fleurs.

Cette réflexion est à méditer. Maintenant, dans le cadre des mentalités de l'homme médiéval, un tel travail sur place est-il possible ?

Autres objets à emmener, les tablettes de cire pour écrire au brouillon ou encore mieux si nous sommes au XVème siècle pour dessiner et croquer la nature, les chateaux ou autres demeures.



3/17/2010

Dame Chlodyne à l'Ile Barbe

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3/10/2010

Un outil du scribe oublié ...

Le Stylet


Tout le monde connait le mot stylo mais quel est son sens au moyen âge ?

Le style ou stylet désignait le nom d'un poinçon de fer ou d'os terminé par une lame plate et large. La pointe servait à écrire sur la cire des tablettes et la surface plate à effacer le tracé. On écrivait aussi avecdes stylets de bois ou d'argent.

Renseignons-nous un peu plus sur ce style (stilus en latin). Jean de Garlande, un auteur d'origine anglaise écrit au XIIIème siècle en France, le Dictionarius metricus (avec des mots rares souvent glosés en langues vernaculaires). Au chapitre 16, il est question d'un marchand, institor qui vend des couteaux et des stylets exposés devant lui.
Dans une des notes de son article, La première description des métiers de Paris : le Dictionarius de Jean de Garlande (vers 1220-1230), Frédérique Lachaud signale que ce genre de marchands pouvait correspondre à cette définition : « Chascun mercier vendant mercerie, qui tient estal ou qui met a terre ou tablette portant devant lui... ». Ainsi nous apprenons que les stylets peuvent se vendrent avec les cannivets et autres couteaux à pain et aussi des fourreaux.

Le stilus, nous dit A. Scheler dans sa Lexicographie, est un greffe (grafes), un poinçon pour écrire. Le stilarium est un étui à greffes, dit aussi greffier (grafier).

Voici quelques extraits en ancien français qui mentionnent le greffe :

"Les enfans qu'il avoit enseignié, l'ocidrent à grefes et à aleignes." (Nostris Grefe. Vitæ SS. Mss. ex Cod. 28. S. Vict. Paris. fol. 29. v°. col. 2. ubi de S. Felice).
Aleigne, alesne devenue alène : ce mot désigne d'abord un stylet puis vers 1200 un poinçon pour coudre le cuir employé par les cordonniers.
[à  noter dans Du Cange : stilus vel baculus studentis. ]

J'ai table, grefes et greffiers
Dont ge reçois de bons deniers,
De cez clercs de bones maailles.
Les Dits du mercier vers 1320.
Les uns se prennent à escrire
De greffes en tables de cire
Les autres suivent la coustume
De fourmer lettres a la plume
Et paignent dessus les peaux
Et de moutons et de veaux.
Poésie L'Orologe de la mort, vers 1376

Sur l'étui possible du stilus, on relèvera la citation de l'Inventaire de Charles V par Victor Gay dans son Glossaire archéologique :

"Un estuy ouvré de cuir fauve pendant à un laz à 2 petit boutons de perle et dans iceluy estuy a un petit greffe d'or tors." (vers 1380).

Sur la valeur des tablettes et d'un greffe, l'Argenterie de la Reine nous renseigne :

"A Jehan Bault, mercier, suivant la Cour, pour unes tablètes de bois blanc à escripre garnies de greffe, 5 s. t. " (vers 1455).


Ceci est pour ce qui concerne l'écriture.


Voyons maintenant ce que nous dit l'italien Cennino Cennini dans son Livre de l'art sur le style :

"Prends un style d'argent ou de laiton ou de n'importe quoi, pourvu que les pointes soient en argent fines comme il convient, polies et belles." Il était utilisé pour dessiner ou faire une esquisse sur un parchemin recouvert de poudre d'os et épousseté avec une patte de lièvre. Et plus loin : "Tu peux aussi, sans os, dessiner sur parchein, avec un style de plomb, c'est-à-dire fait de deux parties de plomb et d'une d'étain, bien battues au marteau."

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11/20/2009

Ce que nous apprennent les livres de recettes de cuisine

Quelques exemples ...

De nos jours, pour faire chauffer la gomme arabique on utilise le bain marie. Cette technique du bain-marie était connue à  l'époque médiévale dans les cuisines. Le pot contenant une poule par exemple, était mis dans une poêle remplie d'eau qui devait bouillir tout le temps de la cuisson.

Couler par l'étamine (objet trouvé dans un réceptaire sur les couleurs) en cuisine se rapportait aux épices ou autres ingrédients qui avaient été broyés, et ce afin de modifier la consistance du mélange.

Les récipients en terre sont fait d'une telle matière qu'elle peut devenir poreuse. Ainsi, il est souvent précisé de prendre un pot n'ayant jamais servi. L'utilisation de plus en plus fréquente de la glaçure à l'intérieur des récipients permettra de palier ce type d'inconvénient.

Les pots munis de couvercles servaient en cas de cuisson prolongée à petit bouillon, afin d'obturer de façon plus efficace l'orifice du récipient. Pour une cuisson à l'étouffée, il fallait fermer le pot d'un couvercle avant de provoquer l'ébulition.

Les préparations culinaires se faisaient près des flammes ainsi que l'attestent certaines céramiques qui n'ont subi les atteintes de la chaleur que d'un seul côté. Lorsque c'était nécessaire, la cuisson devait se faire sur le charbon.

A noter : pour faire cuire les aliments, il fallait éviter l'airain (le bronze) et le cuivre. Ainsi on pourrait dire que ces ustensiles en métal pouvait caractériser des usages spéciaux, notamment comme ceux des officines d'artisans peintres, enlumineurs et alchimistes (et médecins et apothicaires ??).

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11/19/2009

Recettes d'Indigo

d'après les réceptaires

Dans le manuscrit de Montpellier (le Liber Diversarum Artium), j'ai relevé deux recettes assez simples pour fabriquer la couleur bleue Indigo. L'indigo est une couleur connue des Romains.

Tout d'abord, il y a parmi les recettes de couleur bleu outremer, une recette d'açur qui dit ceci :
Autre procédé : Fais bouillir, bulire, de l'indigo, endicum de bagadeo, à feu lent, lento igne, et écume avec une plume. De cette écume imprègne du plâtre cru et translucide. Et si tu le veux ajoute du suc de baies de sureau, bacharum ebuli [le yèble toxique]. Celà sera semblable à l'açur.
Le récipient n'est pas mentionné mais plus loin nous trouvons au chapitre consacré à l'Indigo :
.../... Faire cuire, coquetur, ces plantes dans un vase, vase qu'elles soient cuites jusqu'à ce qu'elles ne donnent plus de sucs et qu'il n'apparaisse pas d'autre substance. Après cela, fais sécher (la matière obtenue). On lui donne divers noms selon sa provenance, ainsi doit-on choisr l'indigo de Bagdad qui est supérieur à l'açurin. Pour détremper de l'indigo. Broyer d'abord l'indigo à l'eau et le recueillir dans une petite écuelle, coquella. Laisser reposer, détremper ensuite avec de l'eau gommée. Mais il est bon égaliement pour éclaircir le ton sur un vert glauque, de le détremper avec du vinaigre vert préparé dans un vase de bronze, vase eneo. En mélange avec l'orpiment, le détremper soit avec de la glaire ou de la gomme ; soit avec de la glaire, de l'eau et de la gomme.
Le mélange d'orpiment et d'indigo est un vert dit gladium. C'est en tout cas ce que nous dit Heraclius. Le Bègue quant à lui décrit divers mélanges de jaune et de bleu et les appelle vergaut. Ce sont des mélanges d'orpiment et d'azur ou d'orpiment et d'indigo, ou d'ocre et d'indigo, d'ocre et de vert.

S'il est dit dans ces textes, que l'indigo est oriental, Mrs Merrifields précise qu'aux XIII-XIV-XVème siècle il pouvait aussi s'agir de la guède européenne.

Des éléments de réflexions sur les récipients et leurs rangements

La vaisselle céramique de table constitue un catalogue essentiellement formé de vases à cuire pouvant éventuellement servir au stockage des denrées. La vaisselle en bois tourné, très courante est formée d'écuelles et de bols. La cuisson se fait dans des vases en terre cuite (oules, coquemars) et dans des chaudrons de métal suspendus à une crémaillère de cheminée. Pour des raisons de coûts, le verre comme le métal a été longtemps réservé aux élites aristocratiques et aux riches bourgeois ; mais les fragments de verre trouvés en milieu villageois montrent qu'il commençait à être utilisés dans des milieux moins aisés dès le XIIIème siècle. Des contenants en verre tels que les flacons sont utilisés dans les milieu les plus fortunés.

Les modes de rangement sont très rudimentaires. Les objets peuvent être posés au sol ou disposés sur des étagères, dans de sniches ou encore suspendus à de simples clous ou crochets. Mais ils sont aussi souvent rangés dans des corres en bois. Le coffre ou la huche est ordinairement fabriqué en bois blanc ou en sapin ou chez les plus riches en noyer ou en chêne. Il est toujours à couvercle plat, fermé parfois d'une serrure et il peut servir de siège ou de table.

Extrait d'Objets archéologiques, objets du quotidien (Vivre au Moyen Age, Archéologie du quotidien en Normandie, XIIIèXVème siècles)

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11/18/2009

Ce que nous dit Lecoy de la Marche sur les récipients

D'après l'Art d'Enluminer

Résumé :
Des vases, des bocaux, des récipients de toute forme et de toute espèce. Il y a des godets contenant chacun une couleur différente et où l'enlumineur, après avoir opéré les mélanges du dernier moment, puise directement avec son pinceau. Il enferme aussi ses couleurs dans de petits sachets de parchemin. Il a pour dissoudre ou pour conserver les couleurs, des coquilles naturelles. Des flacons bouchés contiennent les enduits, les bitumes, les acides, les sels ; ils sont généralement en verre et en forme d'ampoule.
Quelques récipients sont faits pour aller au feu et sont plutôt en terre cuite vernissée, bassins, ecuelles. Cette couche vernissée ou emaillée protégeait à la fois le contenant contre les atteintes du fleu et le contenu contre l'odeur ou l'altération que pouvait produire le contact de la terre.
Les cornues servent à distiller ou à conserver les préparations chimiques ; ces récipients en forme de corne ne sont pas tous en verre mais sont naturelles notamment les cornes de boeur.

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9/30/2009

Les autres récipients en métal

Bronze, Argent, Etain, Plomb


C'est surtout dans le Livre des Divers Arts de Montpellier que l'on trouve mention de récipients en métal. Dans le Merrifield, on trouve seulement la mention d'un mortier de bronze.

  • Pas moins de onze "vases" de bronze sont nécessaires pour la fabrication des couleurs du réceptaire qui  nous intéresse (vase eneo).
  • un [cornet ?] de bronze (cuculla enea)
  • un gobelet de bronze (busulla enea)
  • On trouve aussi la mention de cornets d'argent ou d'étain (cornu argenteo vel stagneo).
  • un "vase" de plomb (in plombeo vase).

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9/28/2009

Les Récipients de Cuivre Médiévaux

Tels que nous les livrent les Réceptaires

Vous savez, les réceptaires ce sont ces livres de recettes ou traités techniques qui fournissent bon nombre renseignements sur la cuisine, la médecine ou bien encore la peinture.

Voici ce que j'ai relevé dans le manuscrit de Montpellier et dans le tome I de Mrs Merriefield :

  • ampoule de cuivre pure et très pure (parfois bouchée, donc munie d'un couvercle) : ampullam de puro cupro
  • cornet de cuivre : in cornu cupri vel argenti vel in coquela
  • pot de cuivre (muni d'un couvercle) : in vase cupreo cohoperculato
  • mortier de cuivre : uno mortario de cupro
D'après des fouilles récentes, il a pu être établi que le cuivre d'un atelier de bronzier se composait des mêmes teneurs en arsenic, antimoine, argent et nickel dans tous les types d’objet.
 N. Thomas, « Paris 75003 – Hôtel de Mongelas – Un atelier métallurgique du XIVe siècle : artisan ou industriel ?" ", in Actes des journées archéologiques d'Ile de France, 29 nov. 2003, Saint-Denis, 2006 p.3-11.

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9/25/2009

Une Officine


J'ai retrouvé dans un livre de vulgarisation sur Giotto, une coupe d'une officine de peintre de crucifix. C'est assez grand et je crois assez proche de ce que pouvaient être ce genre d'ateliers. (cliquez sur l'image pour voir en grand)

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9/24/2009

Quelques photos du livre relié "à l'aumonière"

Ouvrage réalisé par les ateliers de Medieval Market

Voici quelques photos du livre en question, photos prises cet été à Saint Germain au Mont d'Or.






Il ne me reste plus qu'à le remplir !! J'ai déjà regardé quelques modèles de pages enluminées sur le livre de Jean Wirth Les Marges à drôleries des manuscrits gothiques 1250-1350. En Vente Ici.
J'y ai trouvé toute une floppée de petites pages enluminées reproduites à l'échelle 1.1. Avec bien sûr de belles marges. Il ne me reste plus qu'à trouver le texte que je devrais écrire !!
J'aimerais que ce livre ressemble un peu à un manuscrit enluminé et j'aimerais aussi avoir un livre où je consigne toutes mes recettes de couleurs. Il y aurait donc juste des lettrines et des marges peintes, le reste serait calligraphié. ça y'est, c'est décidé !

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Quelques récipients trouvés en Bourgogne

Bourgogne médiévale, la mémoire du sol, 20 ans de recherches archéologiques

Dans cet ouvrage qu'a recommandé cet été un membre de l'excellent forum les "Guerriers du Moyen Age", on trouve quelques récipients dont les formes peuvent évoquer une utilisation pour la préparation des couleurs. [Cette recherche est juste intuitive ; elle permet de faire le tri parmi de nombreux récipients !]. Les dates de ce mobilier oscillent entre le VIème et le XVème siècle.

L'atelier de potiers des Poteries, à Tracy-sur-Loire (58), XIII-XVème siècles :
Types de vases trouvés dans la tessonnière du four 2 :
Ecuelle à pâte rouge à grège non glaçurée. Diamètre fond 11,8 cm, ouverture 19,5 cm, hauteur 6,2 cm. (voir dessin ci-dessus).


Bassin à boire. Alliage cuivreux. Hauteur 4,5 cm, diamètre 15 cm. (rapiécé).


Petite bouteille en terre cuite. Hauteur 13,9 cm. Décor de sillons horizontaux parallèles. Forme ovoïde avec base large et col étroit. Forme de tradition gallo-tomaine. Découvert dans une tombe. Seconde moitié du VIème siècle.



Verreries du VIème siècle : Coupe évasée, carafe (hauteur 17,5 cm), fiole [ampoule ?], deux vases campaniformes, gobelet.

Je renvoie à mes deux articles écrits il y a quelques semaines, à propos des récipients livrés par les textes de recettes de couleurs.

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9/12/2009

Manuscrits de Louis de Bruges

aux Editions Brepols
Ce nouveau livre sera publié en octobre 2009 prochain.
À la cour de Bourgogne, Louis de Bruges fut – après Philippe le Bon – le plus remarquable bibliophile du XVe siècle. Ce personnage joua un rôle politique de premier plan jusqu’à sa mort survenue en 1492, et sa bibliothèque revint à Louis XII. La plupart des volumes sont profanes et de langue française ; abondamment illustrés et de très grand format ils se rapportent souvent à l’histoire antique et aux chroniques. Ce sont 75 titres répartis en plus de 110 volumes. Ces manuscrits forment un corpus artistique homogène, puisqu’ils sont principalement produits à Bruges, plus rarement à Anvers ou à Gand, par des artistes choisis. Si certains sont identifiés (Guillaume Vrelant, Loyset Liédet, Jean Hennecart ou Lieven van Lathem), beaucoup restent anonymes malgré la qualité de leur art. Certains voient ici leur corpus défini pour la première fois par comparaison avec des manuscrits conservés dans d’autres bibliothèques. Les notices, regroupées par artiste, sont précédées d’une présentation synthétique faisant le point sur chacun d’eux. Bâti sur des descriptions méthodiques et rigoureuses, ce catalogue possède aussi une dimension monographique et propose un vaste panorama de l’enluminure flamande appuyé sur quelque 460 illustrations.

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8/06/2009

Définition de l'enluminure

Le nom d'enluminure est aujourd'hui donné au décor des manuscrits de préférence à celui de miniature , utilisé au XIXe siècle. Ce second terme fut d'abord réservé aux lettrines peintes en rouge (minium) puis, par extension, à toute l'ornementation des manuscrits ; mais il prit rapidement d'autres sens et désigne surtout les scènes et portraits peints sur les couvercles des boîtes et tabatières à partir du XVIIIe siècle. Il vaut mieux, par conséquent, réserver le nom d'enluminure à la seule peinture des manuscrits. On considère généralement que ce décor est peint, mais de nombreux ouvrages, et non des moindres, comme le Psautier d'Utrecht , chef-d'œuvre de l'art carolingien, ne comportent que des dessins à l'encre brune ou de couleur. L'enluminure est donc le décor exécuté à la main, peint ou dessiné, ornant ou illustrant un texte presque toujours manuscrit ; il existe, en effet, quelques livres imprimés décorés à la main. [Lire la suite du texte sur le site web du Bibliophile ...] Le terme de miniature vient de minium, lequel désigne une poudre rouge (oxyde naturel de plomb) qui servait à cerner les contours du dessin. Quant au terme d'enluminure, il est créé au début du XIIIème siècle et provient du latin illuminare, signifiant donner la lumière, mettre en lumière le texte par l'intermédiaire de l'image et de la couleur. [Lire la suite du texte sur le site web Enlumine ...] L'enluminure mérovingienne naît à la fin de la dynastie, au VIIe siècle, mais connaît rapidement un certain essor. L'Italie du Nord connaissait déjà cet art depuis longtemps, héritage des Grecs et, plus loin encore, des Egyptiens. Parfois, en effet, les Romains illustraient des manuscrits et peignaient des lettrines. [Lire la suite du texte sur le site web l'Encyclopédie Universelle ...] Enluminure carolingienne - Ces manuscrits sont conçus selon un schéma insulaire (Irlandais et Saxons) comprenant les tables des canons d'Eusèbe (en tête), des tableaux d'évangélistes et des pages d'incipit. Ils contiennent, à l'exception de l'évangéliaire de Gundohinus dont il a été question plus haut, les plus anciennes enluminures carolingiennes qui nous sont parvenues. Si les origines de ces manuscrits ne sont pas évidents, nous l'avons vu, leurs influences le sont d'avantage, puisque traduites par le texte et surtout, les décors qui y figurent. Nous comprenons ainsi que, comme les Mérovingiens, les Carolingiens ont une culture artistique qui représente un carrefour d'influences, essentiellement italiennes (romaines, lombardes), byzantines, orientales et celtiques, cultures qui se retrouvent chez les nombreux acteurs du monde culturel occidental. [Lire la suite du texte sur le site web l'Encyclopédie Universelle ...] Dans son Glossarium mediae et infimae Latinitatis de 1678, le sieur Du Cange met sous la plume du célèbre Alcuin (vers 735-804) la première occurrence du verbe latin inluminare (puis illuminare, de lumen, la lumière) dont il a connaissance dans son acception esthétique : mettre en lumière, embellir, orner [...] [Lire la suite du texte sur le site web l'Encyclopédie Universelle ...] L'art de l'enluminure (dérivé du verbe enluminer, lui-même formé sur le latin illuminare, « mettre en lumière », avec changement de préfixe) est né avec l'adoption du codex et du parchemin comme supports de l'écriture. [Lire la suite du texte sur le site web de Wikipédia ...]

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8/04/2009

Parenthèse iconographique

En regardant le catalogue d'exposition L'Art au temps des rois maudits, j'ai trouvé la côte d'un manuscrit à Cambrai sous le numéro 87. Ce livre est enluminé par plusieurs mains et l'on voit de minuscules lettrines historiées qui tiennent deux trois lignes de texte en hauteur. Et à côté, dans les marges, ce sont de grands personnages peints d'une autre main d'un style plus récent. Ce livre enluminé est selon les spécialistes, des années 1310-1315.

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La veille Internet et le Moyen Age

Dans le domaine de l'emploi, on parle de veille sur le marché. La devise étant d' "Évoluer en même temps que son métier ou son secteur professionnel". On peut alors se transformer donc en "observateur attentif du marché visible et caché".
  • Suivre l'actualité de son secteur d'activité et de son métier est devenu un impératif pour tout professionnel.
  • Les revues spécialisées
  • Les sites internet
  • La presse professionnelle
Il faut sélectionner les meilleures sources d'information.
Cet article est pour moi le lieu d'une synthèse et d'utilisation d'outils d'informations.
  • Les Revues :
Cette liste a été établie grâce à l' Album des Sciences Sociales.
"Votre employeur peut prendre en charge le prix des abonnements nécessaires si vous parvenez à le convaincre de la nécessité de recourir à cette documentation". Ceci me fait penser que l'arhpee pourrait demander une subvention pour se constituer une bibliothèque.
  • Les Sites Internet et Blogs
Facilitez-vous la veille et téléchargez Wysigot. [voir d'autres outils]
"Inscrivez-vous aux newsletters ou fils RSS des sites Internet qui vous intéressent afin de recevoir régulièrement les dernières informations et mises à jour directement dans votre messagerie. N'oubliez pas d'inscrire ces mêmes sites Internet dans vos favoris. "
  • La Presse Professionnelle
"demandez aux maisons d'édition spécialisées de vous adresser leurs catalogues de publication afin de vous tenir informé des derniers ouvrages publiés et en lien avec votre secteur d'activité". Je reçois les catalogues de ces maisons d'édition :
"Organisez votre planning afin de consacrer chaque jour ou chaque semaine, selon vos besoins, un temps à la lecture de votre documentation. Il est essentiel que vous soyez régulier dans votre démarche. Inutile donc d'entasser des coupures de presse, rapports ou publications que vous n'aurez pas le temps de lire et d'assimiler. Constituez-vous des dossiers thématiques et classez vos documents les plus importants en ayant pris soin de dater les informations et de soulignez les passages qui vous intéressent. Faites le tri régulièrement dans vos documents afin de conserver toujours des sources d'information fiables et d'actualité."

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8/03/2009

Le matériel : pigments et colorants

Nous disposons à ce jour de quelques pigments et colorants que nous utilisons pour nos animations historiques. Il faudra nous en procurer d'autres afin de compléter cette petite liste. - bois du brésil - racines de garance - cochenille - gaude - indigo - noix de galles - curcuma - noir de vigne - du lapis lazuli - de l'azurite - du cinabre - du minium - du blanc de plomb - de la terre verte - de l'ocre jaune - de l'ocre rouge - de la malachite Il y a aussi d'autres pigments qui n'ont pas encore été préparés : les stigmates du safran, le jus des iris imbibant des morceaux de tissu, du sang-dragon, du nerprun, du pavot (coquelicots), de la guède, du sureau, fiel de carpe (bile), de l'hématite. Et voici en complément ce qu'il nous manque : de l'orpiment, du réalgar, de l'or mussif, du vert-de-gris, du bol d'Arménie. Ce sera sans doute une commande à faire chez Kremer (Allemagne).

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8/02/2009

Livre d'Heures

Savez-vous ce qu'est un livre d'Heures ? Vous avez tous entendu parlé des Très Riches Heures du Duc de Berry ? Le Best Seller du Moyen Age. Mais connaissez-vous les cycles iconographiques repris dans chaque livre d'heures ? Je vous propose de découvrir quelques pages de ces beaux manuscrits. Le texte s'est constitué à partir de celui du psautier et du bréviaire. On retient essentiellement :
  • le calendrier
  • l'office de la Vierge
  • les psaumes de la pénitence
  • les litanies
  • l'office des morts
L'office de la Vierge est toujours la partie la plus illustrée du manuscrit. On trouve les thèmes liés à l'Enfance du Christ.
  • Ainsi, l'office des matines (vers minuit) est accompagné de la représentation de l'Annonciation ;
  • puis pour laudes (vers trois heures du matin), la Visitation ;
  • pour prime (à six heures), la Nativité ;
  • pour tierce (vers neuf heures), l'Annonce aux Bergers ;
  • pour sexte (à midi), l'Adoration des Mages ;
  • pour nones (vers quinze heures), la Présentation au Temple ;
  • pour vêpres (à dix-huit heures), la Fuite en Egypte ou le Massacre des Innocens ;
  • pour complies (à vingt-et-une heures), le Couronnement de la Vierge.
Voyons maintenant quelques enluminures sur ce thème :
L'Annonciation

La Visitation

La Nativité

L'Annonce aux Bergers

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8/01/2009

Le Chauffage des ampoules de verre médiévales

En recherchant sur le net des infos sur les ampoules de verre médiévales, je suis tombé sur un livre de google books partiellement publié : Gemmes, verre coloré, fausses pierres précieuses au Moyen Age d'Anne-Françoise Cannella (p.341). L'auteur a traduit des recettes et notamment l'or mussif d'un traité technique médiéval. Il est dit qu'une ampoule de verre à long col étroit et à grande panse contenant du soufre et du sel amoniaque et du mercure est mise dans une poêle de terre qui puisse supporter le feu ; laquelle poêle contient des cendres de bois à brûler (l'ampoule étant mise sur ces cendres). Puis, la recette dit de mettre des cendres tout autour de l'ampoule jusqu'au milieu du ventre. Ensuite, la poêle est mise sur le four dans lequel on a fait un feut lent, l'ampoule étant laissée ouverte pour que l'humidité en sorte.
Sur cette enluminure, on voit la fabrication de la bière et l'ébullition du houblon dans des bassines sur un four chauffées avec un feu puissant (bibliothèque d'Ajuda de Lisbonne).

En faisant une recherche avec le mot four sur la mandragore (base de données de la bibliothèque nationale de France), j'ai trouvé un manuscrit du Livre des propriétés des choses, au chapitre sur les couleurs (bnf français 218 f.373). On y voit un artisan avec d'immenses ampoules de verre dont l'une est chauffée sur un four et recouvert à moitié de cendres.

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7/31/2009

Les sources iconographiques des ampoules

Voici quelques extraits d'enluminures glanées sur le site de la Mandragore (bibliothèque Nationale de France). On y voit des récipients, notamment des ampoules de verre dans l'atelier de scribes et d'enlumineurs à la fin du Moyen Age.

bnf latin 287 f.1 Ampoule de verre et boîte ronde à couvercle que l'on trouve chez les apothicaires

bnf latin 4915 f.1
Deux ampoules, l'une à large col et court, l'autre à col moyen et fin. Cette dernière, celle de droite sur l'image, a des filets sur la panse.

bnf espagnol 36 f.90
Ici, une ampoule de verre contenant un liquide rouge (à gauche), un gobelet à filets qui contient aussi un liquide rouge (au centre) et un récipient en verre à anse et large goulot (à droite).
Danièle Foy dans son ouvrage Le Verre médiéval et son artisanat en France méditerranéenne a indiqué que la hauteur du col des ampoules rapetississent au XIVème siècle. La hauteur de ces récipients pouvaient être en moyenne d'une douzaine de centimètres (p.193).

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7/30/2009

Une ampoule de verre du IIème siècle en Syrie

Lecoy de la Marche parle d'ampoules de verre à col court. J'ai trouvé sur le net une ampoule orientale de ce type datant du deuxième siècle :

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7/23/2009

Les récipients des officines des enlumineurs

Voici les récipients qui composaient l'officine laïque de l'enlumineur. Ils ont été décrits par Lecoy de la Marche, dans un article sur le De Arte Illuminandi. Des fourneaux allumés Des réservoirs pour la cendre, pour la chaux, pour le plâtre pour la terre de jardin des plaques de marbre des mortier de pierre des vases des bocaux Les mortiers et les tables sur lesquelles sont broyées les couleurs ou les substances colorantes : porphyre, pierre, marbre, mortier de marbre, mortier d'airain (cuivre et étain). Des godets contenant chacun une couleur différente où l'on fait les mélanges du dernier moment, où l'on puise directement avec son pinceau. petits sachets de parchemin des coquille naturelles des flacons bouchés contiennent des enduits, des bitumes, des acides, des sels. Ils sont en verre et en forme d'ampoule, cad qu'ils ont un cou large et court. Certains sont en terre cuite vernissée pour aller sur le feu. Bassins de terre cuite vernissée écuelles de terre cuite vernissée les cornues servent à distiller ou à conserver les préparations chimiques, certaines sont en verre d'autres en corne couvercles en terre cuite mis sur les vases au feu briques creuses pour faire sécher certains amalgames urnes de pierre pour recueillir et garder l'eau de pluie bassins de laiton pour faire le noir de fumée des vases servant uniquement de mesures pour les liquides les poids mis dans le plateau de sa balance sont l'once et le drachme (un huitième d'once)

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7/21/2009

Recettes de couleurs

Le Rouge de brésil
On utilise le bois de brésil pour teindre et pour peindre. Le Moyen Age l'importe des Indes et de Ceylan. On l'appelle bois de brésil, en raison de sa couleur de braise. On mélange le rouge de brésil avec de l'ocre jaune ou avec des bleus comme l'indigo et le lapis lazuli. On obtient un rouge, avec du blanc un rose pâle. Pour faire un rouge rosé, on passe le brésil sur du vermillon et on atténue ainsi la nuance orangée de cette couleur. On peut aussi ajouter du blanc à un mélange de brésil et de vermillon, cela donne des tons carmins plus ou moins clairs. L'apparition des laques de brésil en Occident remonte au moins au XIIème siècle. Le rouge de brésil supplante peu à peu le sandragon, le folium et les orseilles. Comme les épices, les pierres et les tissus pécieux, le brésil et d'autres matières tinctoriales d'Orient telles que l'indigo suivaient les routes commerciales jusqu'à Alexandrie, Byzance, Chypre et la petite Arménie. Le manuscrit de Montpellier dit que le bois de brésil venait d'Alexandrie.
Dans le Livre des Divers Arts de Montpellier (ms 277 de l'Ecole de médecine, XIVème siècle), l'auteur donne trois types de recettes pour faire du rouge de brésil.
1) avec de l'urine
2) avec du blanc d'oeuf et de l'eau gommée
3) avec de la chaux et de l'urine
1) on laisse macérer durant un jour et une nuit, les râclures du bois de brésil dans de l'urine dans un coquillage, conca [je suppose qu'il s'agit d'une coquille saint Jacques mais Jean-Pierre Rose, dans son mémoire de maîtrise où il a traduit en français les recettes, parle de cuvette]. Le lendemain, on ajoute de l'alun et on laisse reposer un jour. On filtre. On laisse sécher et ce qui se trouve au fond de conca, on le détrempe avec de la gomme ou du bland d'euf ou de la colle tiède.
2) on fait un mélange, dans un coquillage, coclea [J.-P. Rose traduit par une coupelle], de râclures de bois de brésil avec du blanc d'oeuf et de l'eau gommée (deux fois plus de blanc d'oeuf que d'eau gommée + de l'eau, moitié moins que l'eau gommée) et un grain de pois chiche d'alun. L'auteur de la recette ne dit pas combien de temps il faut laisser infuser.
3) On mêle de la chaux fraîche à de l'urine dans un petit pot adapté à cet usage, apto vasculo. On ajoute ce mélange au bois de brésil et on laisse reposer le tout pendant une demi-heure au moins. On verse ensuite le rouge de brésil sur du blanc d'Apulie, on ajoute un peu d'alun, du kermès préalablement délayé dans de la gomme arabique [n'ayant pas de kermès, on pourrait essayer avec la cochenille ?!] ce qui rougira la couleur. Le tout une fois séché se conservera des années.
Voici l'une des recettes en français que Jehan Lebègue ajoute au XVème siècle dans ses Librii colorum : 334. A faire couleur de roses vermeilles.— Raez bresil en un vaissel de terre plomme et y metez de lorine et aussi pouldre dalun, et le laissiez une nuit reposer, et a landemain le mettez sur les charbons sans flambe, et le faites tres bien boulir une onde ou deux, puis lostez du feu et mettez avec un pou de chaux vive en pouldre, et mellez tres bien ensamble, et ostez le cler, et mettez lespez secher pour garder et pour en ouvrez quant est besoing.
Le manuscrit de Le Bègue recense une vingtaine de recettes de laques de brésil. La recette suivante décrit un procédé pour faire un rose, procédé que nous n'avons pas encore vu.Il s'agit d'une extraction avec de la lessive (cendres filtrées avec de l'eau).On prend une lessive forte faite de cendres de être que l'on fait bouillir que l'on verse ensuite sur le bois de brésil dans une écuelle de terre vernissée, scutella terre vitreata. On laisse reposer une heure. On mélange ensuite des coquilles d'oeuf pilées avec de l'alun de roche auxquels on incorpore la lessive rougie par le brésil. (résumé issu de la traduction d'Inès Villela-Petit, Têchne n°4).
Le manuscrit Sloane 1754, Le Livre des couleurs pour l'enluminure et la peinture donne une longue recette pour transformer le bois de brésil. Il faut faire macérer le bois tinctorial dans un pot, vase avec du glaire d'oeuf. On ajoute de l'alun et quand la liqueur est saturée on la réserve dans une coquille, quoquilla.
Les formules divergent sur la couleur que l'on voulait obtenir. On peut avoir soit une laque rose opaque dite rosa ou rosetta à laquelle on a ajouté du blanc de plomb ou un blanc calcaire. On pouvait aussi obtenir de rouges et rouges violacés transparents qui servaient en glacis.
Bibliographie Article en ligne de l'IRHT sur le bois de brésil employé en enluminure

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7/13/2009

Une autre couvrure de livre

Madone au Chanoine Georges van der Paele
Voici encore une liseuse peinte par le célèbre Van Eyck.

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7/11/2009

L'Art au temps des rois maudits

Philippe le Bel et ses fils
Voici l'objet que j'ai remporté sur ebay. Je l'ai feuilleté en bibliothèque et il y a de nombreuses pages consacrées à l'enluminure. Le texte est rédigé par François Avril. J'ai hâte de recevoir ce catalogue d'exposition (en vente sur le net mais hors de prix).

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7/09/2009

Reproduction de Saint Luc

Le saint patron des peintres
J'aime beaucoup cette photo (elle a été prise en novembre 2007 à Loire sur Rhône au Carrefour des Arts). J'y reproduis un Saint Luc dont le modèle se trouve sur la base de données Digital Scriptorium. On peut y trouver des photos en haute résolution. Ce qui est pratique lorsqu'on veut la faire imprimé d'après la clé usb (comme il est possible de le faire à Bureau Vallée).

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7/04/2009

Les récipients des enlumineurs (suite)

Dans les Experimenta de coloribus pro illuminando libro copiées par Jean Lebègue en 1431, recettes transcrites et traduites par Mrs Merrifield pp.47-71, nous trouvons d'autres récipients utilisés pour fabriquer les couleurs. Ainsi l'on a : alembicum (alambique), olla (oule), ampulla (fiole), vas[e] (pot), scutella (écuelle), cornu (corne, cornet), conchilla (coquille d'huître). Un peu plus loin dans le texte, on trouve dans les Experimenta diversa alia quam de coloribus (Mrs Merrifield pp. 97-111), nous trouvons quelques recettes de couleurs. On a noté les récipients suivants : mortario (mortier), scutella (écuelle), vase (pot), olla (oule), catino (creuset), fiola (fiole). Vient ensuite le manuscrit de Pierre d'Audemar, De Coloribus Faciendis (Mrs Merrifield pp.112-165). Voici les récipients : olla (oule), patella (assiette), catrasia (tamis), vas[e] (pot), vasculo (petit pot), bacino (bassin), mortariolo (petit mortier), scutella (écuelle), cornu (corne, cornet), ampulla (fiole), forulo (casier ?), pixide (pixide), testa (coquillage).

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7/03/2009

Des récipients pour les enlumineurs

J'ai la chance d'avoir quelques unes des publications des réceptaires médiévaux sur les couleurs. Ils ont été pendant longtemps mes livres de chevet. L'une des choses qui m'ai le plus marquée lorsque je lisais ces textes étaient les récipients. Pourquoi donc me direz-vous ? Parce que je me demandais comment j'allais bien pouvoir réaliser ces recettes et surtout dans quoi ? En effet, si le contenu du pot était important, le contenant n'était pas des moindre. Cet intérêt pour ces objets archéologiques, iconographiques ou textuels est donc né il y a quelques années. Je n'ai toujours pas élucidé ce grand mystère de fabrication. La difficulté première est de ce dire qu'il existe certainement un « régionalisme » tant pour la confection des couleurs que pour les récipients. D'un point de vue iconographique, j'ai une piste : le martyr de saint Prime qui a bu du plomb fondu. J'ai deux reproductions d'enluminures issues de Passionnaires des années 1200. En voici une image :

Le plomb était contenu dans des oules. Les réceptaires, eux aussi, parlent pour le minium (plomb cuit rougi), de oules. (Sur ces récipients voir un article précédent).
D'autres récipients sont mentionnés dans le manuscrit de Montpellier, le Liber Diversarum Artium (XIVème siècle) : vase (pot), ampulla (fiole), olla (oule), conc[h]a (coquillage), coclea (coquille), vasculo (petit pot), cornu (corne, cornet), coquela (pot de cuisine), mortario (mortier), pigmata (pot à couleurs), bacinar (bassin), cacabo (marmite), cuculla (?).
Nous trouvons là des récipients à l'usage des peintres tels qu'ils sont pour certains, représentés sur les enluminures. D'autres sont des ustensiles de cuisine ou de la vie quotidienne.

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Dictionnaire d'histoire de l'art du Moyen Age Occidental

Voici mon achat de la journée, ce dictionnaire d'histoire de l'art. Il est vraiment le livre que tout passionné d'art médiéval pouvait attendre. Je vous le recommande.

6/25/2009

Illuminated Manuscripts

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6/24/2009

A Saint-Germain-au-Mont-d'Or

C'était dimanche dernier, pour la fête de la musique. Mon asso l'ARHPEE a un partenariat avec la mairie de Saint Germain au Mont d'Or (1heure de Lyon). Nous animons la Tour médiévale le 14 juillet et pour les Journées Européennes du Patrimoine en septembre.
Au rez-de-chaussée, je présentais le press-book de l'asso en expliquant la hiérarchie du décor des enluminures. Au premier étage, Dame Aaliz présentait les pigments et les aspects techniques. Au second, il y avait un atelier Lettrines Enluminées pour le public.

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