Chez Dame Chlodyne

Blog d'une passionnée d'enluminure médiévale et de calligraphie latine.

7/04/2009

Les récipients des enlumineurs (suite)

Dans les Experimenta de coloribus pro illuminando libro copiées par Jean Lebègue en 1431, recettes transcrites et traduites par Mrs Merrifield pp.47-71, nous trouvons d'autres récipients utilisés pour fabriquer les couleurs. Ainsi l'on a : alembicum (alambique), olla (oule), ampulla (fiole), vas[e] (pot), scutella (écuelle), cornu (corne, cornet), conchilla (coquille d'huître). Un peu plus loin dans le texte, on trouve dans les Experimenta diversa alia quam de coloribus (Mrs Merrifield pp. 97-111), nous trouvons quelques recettes de couleurs. On a noté les récipients suivants : mortario (mortier), scutella (écuelle), vase (pot), olla (oule), catino (creuset), fiola (fiole). Vient ensuite le manuscrit de Pierre d'Audemar, De Coloribus Faciendis (Mrs Merrifield pp.112-165). Voici les récipients : olla (oule), patella (assiette), catrasia (tamis), vas[e] (pot), vasculo (petit pot), bacino (bassin), mortariolo (petit mortier), scutella (écuelle), cornu (corne, cornet), ampulla (fiole), forulo (casier ?), pixide (pixide), testa (coquillage).

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2 commentaires:

Anonymous Mathilde a dit...

Coucou Chlodyne,
Tes recherches sur les réceptaires sont vraiment très intéressantes, ça ouvre de nouvelles perspectives quant aux objets à évoquer leur des évènements médiévaux. Je vais garder un œil sur ton blog car pour l'instant je n'ai que des coquillages et une écuelle vernissée pour l'œuf rompu.
Mais, toi qui a étudié le sujet, penses-tu que les enlumineurs fabriquaient eux-mêmes la totalité de leurs pigments? Il est parfois fait référence à la visite chez un apothicaire donc je suppose que les enlumineurs ne fabriquaient que les pigments les plus courants et ne demandant pas un matériel spécialisé. Qu'en penses-tu?

7/23/2009 11:03:00 AM  
Anonymous dame chlodyne a dit...

bonjour Mathilde,
La recette la plus alchimique des couleurs est le cinabre artificiel ou vermillon. Cennino Cennini nous dit qu'il est fait dans un alambic. Et qu'on peut en acheter chez les apothicaires. Il dit qu'il faut se méfier car il est souvent falsifié. C'est en effet un exemple d'achat de pigment. Etait-ce une pratique de la fin du Moyen Age ? ou bien était-ce couramment entrepris de la sorte pour les peintres et enlumineurs médiévaux ?
Au XVème siècle la palette s'est considérablement étoffée. Les ateliers d'enlumineurs ont dû grossir proportionnellement en main d'oeuvre ou bien alors, ont-ils dû se tourner vers un approvisionnement extérieur pour les recettes les plus longues et difficiles à faire ?. Ce n'est pas à exclure.
C'était les apprentis (compagnons ou valets) qui fabriquaient les couleurs, et je présume que les livres de recettes étaient écrits pour ces praticiens.
Les traités techniques sur les couleurs ne nous donnent que des renseignements partiels. Il faut savoir que ce n'est pas dans toutes les recettes qu'apparaissent les récipients. Même s'il est dit dans la recette de chauffer sur le feu ! On ne sait pas dans quoi !!
Pour répondre à ta question, je pense que les enlumineurs fabriquaient quasiment tous leurs pigments, avaient une partie de leur atelier réservé à cela et donc toute une batterie de récipients utilisés. Ceux que j'ai isolé sont assez révélateurs. Mais attention, ils ne sont pas tout à fait les mêmes d'un texte de recette à l'autre ! Mais la base reste la même : oule, coquillages (on peut je pense envisager la saint jacques, l'huître et la moule), ampoules, divers pots, cornets, écuelle. Voilà il me semble, l'essentiel des récipients.

C'est très difficile de se dire, en reconstitution, que l'on doit faire touts ses pigments. Moi j'achète déjà des pigments tout fait et des pierres ou des végétaux non transformés. Je montre les deux. Pour le bois de brésil jai fait infusé dans de la glaire d'oeuf et j'ai laissé séché. J'obtiens des cristaux rouge de braise très beaux à montrer.
Je pense refaire ainsi quelques recettes avec les végétaux. Ils sont les plus faciles à fabriquer et à utiliser aussi. Et surtout à montrer au public ! Si tu lis mon blog tu auras pu voir que je m'étais tournée au premier abord des textes vers les bleus d'argent. Mais malheureusement ces recettes sont très dures à réaliser. J'ai donc du abandonné.
Les couleurs fabriquées artificiellement ne sont pas, à mon avis, les premiers essais de reconstitution de recettes à réaliser.
Par contre en reconstitution, il est possible de dire que dans une oule on faisait du minium, du blanc de plomb chauffé, blanc de plomb lui-même réalisé avec des lames de plomb qui ont réagi au vinaigre. Je pense que d'abord il faut séparer, les végétaux, les minéraux, des pigments faits artificiellement.

J'espère que j'ai répondu à ta question.

7/23/2009 12:48:00 PM  

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